Aller au contenu principal

Usages des technologies numériques

Date de lancement 09/04/2021

Date de soumission 02/07/2021

Date de fin 31/12/2021

Présentation Documents à télécharger Lauréats

Dans le cadre de ses activités, la Mission Recherche (MiRe) de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) et ses partenaires lancent un appel à projets de recherche scientifique sur l’usage des technologies numériques dans les champs de la santé, de l’autonomie (en lien avec l’âge et le handicap) et de l’accès aux droits.

La Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF) et la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) co-financent cet appel à projets. 

L’ensemble des partenaires — comprenant également le Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM), le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) et la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) — a participé à la réflexion conduisant à l’élaboration de cet appel à projets.

L’appel à projets s’adresse aux chercheurs dans des disciplines de sciences humaines et sociales (SHS) (sociologie, économie, démographie, sciences politiques, droit, histoire, sciences de la gestion, psychologie, etc.). Les projets portés par des équipes pluridisciplinaires (croisement des SHS) sont encouragés. Les projets de recherche participative sont possibles.

Quatre axes sont proposés :

  • Axe 1 : Transformation de l’action publique : des nouvelles technologies aux nouvelles approches ?
  • Axe 2 : La (re) spatialisation des actes : du guichet/cabinet/agence au domicile ?
  • Axe 3 : Outils numériques et aides technologiques, autonomie des personnes et inégalités sociales ;
  • Axe 4 : L’évaluation des technologies numériques : de la mesure de leurs effets à la compréhension de leurs usages ?

Chaque projet retenu pourra prétendre à un financement maximum de 100 000 euros, excepté les projets de recherche participative qui peuvent prétendre à une subvention maximale de 130 000 euros.

La sélection des projets sera assurée par un conseil scientifique dont la composition regroupe les membres financeurs et des chercheurs sélectionnés pour leurs compétences dans les domaines de l’appel à projets. Elle tiendra compte du souhait de la DREES et de ses partenaires de répartir leurs financements entre les quatre axes et entre les trois champs (santé, autonomie, accès aux droits).

Trois projets bénéficient d'une subvention de la CNSA.

  • Vanina MOLLO (Université Toulouse, CERTOP) : Les usages des technologies numériques dans le soin à domicile. Analyse du travail réel des professionnels d’une CPTS

Les technologies numériques connaissent un essor très important dans le domaine de la santé. Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’intégration d’un système numérique de partage d’informations et de coordination en Occitanie (SPICO), destiné à faciliter la coordination des professionnels de santé. La recherche, conduite sur 24 mois, a pour objectif de comprendre les usages de SPICO auprès de professionnels intervenant dans le soin à domicile au sein d’une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS). L’analyse de l’activité de différents professionnels, via des entretiens et des observations en situation réelle, visera à comprendre l’impact de SPICO sur leurs conditions de travail, sur la coordination interprofessionnelle et sur la prise en charge singulière des patients. La recherche se fonde également sur une démarche participative qui permettra, chemin faisant, de confronter les résultats au point de vue des professionnels et des représentants institutionnels en vue de les valider/compléter, et de définir des pistes d’amélioration et de réflexion au niveau de la CPTS, mais aussi plus largement du territoire régional.

  • Francesca PETRELLA et Cathel KORNIG (Université Aix-Marseille, LEST) : Intégration d’outils numériques et qualité du travail dans le champ de l’autonomie (INTEGRA-NUM)

Les nouvelles technologies sont régulièrement présentées comme une solution face à la crise sanitaire ou encore face aux besoins de « modernisation » de nombreux secteurs. Mais que sait-on vraiment de leur introduction dans les différents univers professionnels ? L’objectif de la recherche sera d’analyser à quelles conditions les outils numériques permettent d’améliorer la qualité du travail (en répondant aux besoins réels de l’activité et en s’appuyant sur le pouvoir d’agir des professionnels) et la qualité de l’emploi, souvent décriée dans le secteur social et médico-social. Elle examinera la place des salariés et des usagers dans les choix d’outils numériques, tant dans la définition des besoins, dans la conception de l’outil lui-même, dans ses usages que dans son évaluation. Pour éclairer cette problématique, trois études de cas seront menées en France et en Belgique dans le champ de l’autonomie. L’objectif est d’analyser des transformations en cours dans ces organisations, d’analyser la façon dont les outils numériques sont introduits et appropriés par les équipes salariées. Cela permettra l’identification des conditions à réunir pour que ces outils génèrent des changements positifs pour les salariés et les usagers/familles.

  • Céline LECLERC (FNORS) : Transformation du rôle des auxiliaires de vie et de l’organisation de leur travail dans le maintien à domicile des personnes âgées, en lien avec l’utilisation d’un outil de télésurveillance. Exemple de la mise en œuvre de Présage dans quatre territoires.

La Fnors et quatre ORS proposent d’étudier l’impact de l’utilisation d’un outil de télésurveillance sur le rôle des professionnels mobilisés dans le maintien à domicile des personnes âgées. Basée sur des approches qualitatives mêlant entretiens individuels, focus groups et observations participantes, l’étude se déroulera sur 18 mois et est construite autour de Présage qui est une application utilisant l’intelligence artificielle afin de prédire les risques d’hospitalisation en urgence. Centrée sur les auxiliaires de vie, cette étude permettra d’appréhender plusieurs axes : l’organisation de leur travail, la perception de leurs missions et l’acceptation sociale de l’outil permettant de mesurer les transformations induites par l’utilisation de l’outil, mais aussi les freins et leviers pour son déploiement. L’ensemble des acteurs participants à la mise en œuvre du dispositif seront également sollicités afin de se saisir des enjeux organisationnels et d’éléments contextuels plus larges. Par une application concrète, il sera possible d’émettre des recommandations pour la mise en œuvre d’un dispositif de télésurveillance à plus grande échelle en mobilisant les acteurs présents sur le terrain au quotidien.