Les tensions des ressources humaines dans le secteur médico-social en 2023

Le n° 24 des Repères statistiques de la CNSA vise à objectiver les tensions des ressources humaines dans le secteur médico-social en exploitant les données du tableau de bord de la performance médico-sociale. Trois indicateurs sont considérés dans cette étude : le taux d’absentéisme, le taux de vacance de poste et le taux de rotation. 

Une baisse du taux d’absentéisme en 2023 

Le taux d’absentéisme qui avait augmenté significativement, de 11,5 % en 2019 à presque 13 % en 2020, revient en 2023 à son niveau pré-COVID. 

Cette évolution s’observe dans tous les ESMS, avec cependant des disparités. Ainsi, les taux d’absentéisme sont plus élevés dans les établissements (11,8 % dans les établissements pour personnes en situation de handicap, 11,4 % dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes – EHPAD) que dans les services (9,4 % dans les services pour personnes en situation de handicap). 

Une progression continue du taux de vacance depuis 2017 

Entre 2017 et 2023, le taux de vacance dans les ESMS a plus que doublé puisqu’il est passé de 2,1 % à 4,5 %. Dans toutes les catégories de structures, ce taux a fait un bond entre 2020 et 2021, puis a repris une hausse plus modérée en 2022 et 2023.
La majorité des régions comptent autour de 4 % de vacances dans les établissements et de 5 % dans les services. Bien que ces moyennes soient proches, les taux de vacances extrêmes sont nettement plus élevés dans les services que dans les établissements. 

Une augmentation marquée du taux de rotation 

Depuis 2018, le taux de rotation dans les ESMS a significativement augmenté, passant de 19,4 % à 24,4 %. En moyenne, il est devenu nettement supérieur à celui observé dans le secteur privé (tous secteurs confondus), où il s’établissait à 21 % en 2023. Ce taux moyen recouvre de très fortes disparités selon le type de structure observé. Il est ainsi nettement plus faible dans les services que dans les établissements. 

On constate que la part des CDD dans les recrutements du secteur médico-social a reculé dans tous les types de structures. Compte tenu de l’augmentation en parallèle des taux d’absence, cette évolution pourrait traduire les efforts de fidélisation réalisés par les structures, favorisant les embauches en CDI.